Prévision des taux de crédit en 2026

Publié le , analyse et conseils pratiques pour emprunteurs et primo-accédants.

Après une année 2025 marquée par une stabilisation progressive des taux immobiliers autour de 3,0–3,3 % pour les nouveaux crédits, beaucoup d'emprunteurs se demandent ce que 2026 leur réserve. Va‑t‑on voir une nouvelle baisse, une remontée modérée ou une hausse plus nette ? Cet article synthétise les déterminants macroéconomiques, propose des scénarios plausibles et offre des recommandations pratiques pour préparer un projet immobilier en 2026.

Rappel : où en sommes‑nous à la fin de 2025 ?

La fin de 2025 a été caractérisée par un retour progressif des banques sur le marché du crédit immobilier, une concurrence commerciale accrue entre établissements et une baisse générale des taux depuis janvier 2025 qui a rendu les conditions plus attractives pour certains profils d'emprunteurs. Les baromètres de marché ont affiché des taux moyens situés globalement entre 3,0 % et 3,3 % selon la durée et le dossier client, tandis que le volume de production de nouveaux crédits s'est ressaisi après un point bas en 2024.

 

Les moteurs qui piloteront les taux en 2026

Trois facteurs macroéconomiques principaux détermineront la trajectoire des taux en 2026 :

La politique monétaire de la BCE

La Banque centrale européenne est l'acteur central. Si la BCE décide de maintenir sa posture neutre ou d'entamer de légères baisses des taux directeurs en cas d'inflation durablement basse, les coûts de refinancement des banques resteront maîtrisés et les banques pourront proposer des conditions stables — voire légèrement plus avantageuses. En revanche, un regain d'inflation ou une surprise macro pourrait pousser à un resserrement, avec un effet direct à la hausse sur les taux immobiliers.

 

Une photo du bâtiment de la banque centrale européenne à Frankfurt qui détermine le taux de crédit en 2026

 

Le niveau des taux souverains (OAT 10 ans)

Le rendement de l'OAT 10 ans est l'une des références que les banques regardent pour fixer leurs barèmes à moyen et long terme. Une remontée des taux souverains entraîne généralement une augmentation des marges bancaires demandées et, au final, un relèvement des taux proposés aux emprunteurs. Les marchés obligataires restent donc un indicateur à suivre en continu.

 

La concurrence et la santé des banques

L'appétit des banques pour la production de crédits, leur politique commerciale et leur besoin de marges (compensées par ventes annexes) influencent fortement les offres. En 2025, la reprise de la concurrence a tendu les barèmes à la baisse pour les meilleurs profils ; si cette dynamique se poursuit, elle pourra limiter toute hausse importante des taux, même si la pression macroéconomique augmente.

 

Taux de crédit en 2026

Trois scénarios plausibles pour le taux de crédit en 2026

Plutôt que d'annoncer un chiffre unique, il est utile d'envisager plusieurs trajectoires en fonction de l'évolution des éléments ci‑dessus.

 

Scénario A — Stabilité douce (scénario probable)

Les taux restent globalement stables par rapport à fin 2025 : on évoluerait alors autour de 3,0–3,5 % selon la durée et la qualité du dossier. La BCE conserverait une posture neutre, l'OAT resterait contenu et la concurrence bancaire continuerait d'exister. C'est un scénario favorable aux primo‑accédants et à ceux qui cherchent à renégocier un prêt pris à des taux beaucoup plus élevés.

 

Scénario B — Remontée modérée (risque significatif)

Les taux montent progressivement, de l'ordre de +0,2 à +0,5 point sur l'année, avec des taux moyens pouvant atteindre 3,3–3,6 % en fin 2026. Ce mouvement peut résulter d'une tension modérée sur les marchés obligataires ou d'une prime de risque souverain légèrement accrue. Les banques deviennent plus sélectives pour les profils moyens, mais les meilleurs profils conservent un accès favorable au crédit.

Scénario C — Remontée marquée (scénario défavorable)

Si l'inflation repart ou si des tensions politiques/financières importantes apparaissent, l'OAT pourrait s'envoler et pousser les taux bancaires sensiblement à la hausse (+0,5 à +1 point). Dans ce scénario, l'accès au crédit se durcit, l'endettement maximal retombe et plusieurs projets peuvent être repoussés faute de conditions acceptables.

 

Point clé : le scénario le plus probable à date est une stabilité suivie d'une légère remontée (Scénario B), mais la marge d'incertitude reste élevée — d'où l'importance de se préparer.

Que disent les indicateurs et observatoires ?

 

Les observatoires spécialisés (baromètres des courtiers, études d'Observatoire Crédit Logement/CSA, statistiques de la Banque de France) ont signalé fin 2025 un net retour de la production de crédits, une stabilisation des taux moyens et une hétérogénéité marquée entre établissements. Les organismes qui suivent le marché indiquent que des tensions sur les taux souverains ou une contraction de la concurrence bancaire seraient les deux principaux moteurs d'une hausse possible en 2026.

 

Représentation de l'épargne au travers d'une photos avec des billets euros étalés

 

Comment se préparer en tant qu'emprunteur pour son taux de crédit en 2026 ?

 

Quelques actions concrètes pour optimiser votre position si vous envisagez d'acheter en 2026 :

 

  • Consolidez votre apport : un apport significatif réduit le risque perçu par la banque et peut faire baisser le taux proposé.
  • Soignez la présentation du dossier : bulletins de salaire, CDI, stabilité d'emploi, justificatifs de revenus complémentaires, et absence d'incidents bancaires.
  • Comparez le TAEG et pas seulement le taux nominal : incluez assurance emprunteur, frais de dossier et éventuels frais de garantie.
  • Anticipez la renégociation : si vous avez emprunté à des taux élevés par le passé, calculez le point mort et vérifiez si une renégociation ou un rachat demeure pertinent.
  • Privilégiez la flexibilité : clauses de remboursement anticipé raisonnables, possibilités de modulation des échéances, voire options de renégociation.

Vous souhaitez en savoir plus sur les modalités de l'assurance emprunteur découvrez notre article 

Spécificités et risques à surveiller pour un crédit en 2026

Plusieurs éléments non négligeables devront être surveillés :

  • Règles prudentielles et taux d'usure : toute modification des taux d'usure peut modifier l'accès au crédit pour certains profils et durées.
  • Fiscalité et aides (PTZ, mesures pour bailleurs) : des annonces de politique publique influencent la demande et donc la dynamique des taux et des volumes.
  • Comportement des banques : segmentation accrue entre banques agressives en conquête et banques conservatrices qui limitent l'octroi.

 

Faut‑il emprunter en 2026 ?

La décision d'emprunter dépendra de votre situation personnelle et du calendrier de votre projet. Si votre profil est solide, que vous disposez d'un apport et que le taux proposé est raisonnable au regard de votre budget, 2026 peut être une bonne année pour emprunter — surtout si le scénario de stabilité douce se confirme. En revanche, si vous êtes très sensible à un risque de remontée des taux, vous pouvez :

  • préparer le dossier en 2025‑début 2026 pour agir rapidement si des offres attractives apparaissent,
  • privilégier un taux fixe long terme pour sécuriser vos mensualités,
  • ou différer légèrement le projet si l'évolution macro devient nettement défavorable.

 

Conclusion

2026 s'annonce comme une année d'incertitudes modérées pour les taux de crédit immobilier. Les probabilités penchent vers une stabilité suivie d'une remontée modérée (scénario B), mais une stabilisation durable (scénario A) reste plausible si l'inflation et les marchés souverains restent calmes. Le scénario d'une remontée marquée (scénario C) existe, mais il nécessite une détérioration notable des conditions macro‑financières. Pour les emprunteurs, la meilleure stratégie consiste à préparer un dossier solide, comparer les offres au TAEG et rester attentif aux mouvements de l'OAT et aux annonces de la BCE.